« Menaces hybrides »

La guerre silencieuse contre la population

Introduction

La France est aujourd’hui confrontée à un type de conflit qui ne relève plus de la confrontation militaire classique.


Les menaces émergentes prennent des formes diffuses, non déclarées, fondées sur l’influence, l’infiltration et la déstabilisation progressive :


Ce sont les menaces hybrides.


Leur objectif n’est plus seulement de fragiliser l’État.


Elles visent la population, les territoires et les institutions civiles, en exploitant leurs vulnérabilités internes.


Les déclarations récentes du général Fabien Mandon et de la ministre des Armées Catherine Vautrin, relayées au Salon des maires 2025, ont mis en lumière cette nouvelle réalité stratégique :


https://www.liberation.fr/politique/accepter-de-perdre-nos-enfants-les-propos-du-chef-des-armees-font-bondir-au-sein-de-la-classe-politique-20251120_XU37DA34K5CUFDDLUKOC27VWNY/

 

https://www.bfmtv.com/politique/un-pays-qui-ne-comprend-pas-ca-est-un-pays-faible-le-porte-parole-du-chef-d-etat-major-des-armees-defend-les-propos-du-general-fabien-mandon_AV-202511200542.html


https://www.bfmtv.com/politique/catherine-vautrin-estime-que-les-propos-du-chef-d-etat-major-des-armees-ont-ete-sortis-de-leur-contexte-a-des-fins-politiciennes_AD-202511200623.html


La nécessité de préparer la Nation à des formes inédites d’agression ;


la responsabilité directe des collectivités locales dans la résilience nationale ;


l’existence de menaces provenant aussi de l’intérieur du territoire.


Lorsque le porte-parole du chef d’état-major indique que « les menaces contre notre Constitution viennent aussi d’ici, chez nous », il décrit un phénomène parfaitement documenté dans la doctrine des menaces hybrides :


L’exploitation des dysfonctionnements internes comme levier de déstabilisation.


Ces menaces utilisent des moyens variés :


Corruption, fraude économique, manipulation de l’information, cybercriminalité, captation de marchés stratégiques, pression sur les services publics.


Elles prospèrent là où les mécanismes de contrôle s’affaiblissent,
où les élus ne réagissent plus, et où les alertes citoyennes ne sont ni traitées ni relayées.

1. Une vulnérabilité structurelle exploitée par les menaces hybrides


Les menaces hybrides ne créent pas les failles : elles exploitent celles qui existent déjà.


Elles s’insèrent dans :


la baisse de vigilance institutionnelle,

l’absence de coordination locale,

la perte de confiance de la population,

la désorganisation de certains marchés économiques,

l’inertie administrative face aux dérives.


Elles ne nécessitent ni affrontement armé ni confrontation directe.


Elles utilisent la faiblesse du système comme principal vecteur d’action.


Dans ce contexte, la corruption et la fraude ne sont pas des dysfonctionnements ponctuels :


Ce sont des multiplicateurs de vulnérabilité.


Elles affaiblissent la cohésion locale, minent les mécanismes de contrôle, exposent la population, et réduisent la capacité collective de résistance.


2. Conséquences directes sur la population


Les impacts ne sont pas théoriques. Ils affectent directement le quotidien :


Les artisans dont les marchés sont capturés par des acteurs opaques ou frauduleux ;

Les consommateurs confrontés à des escroqueries facilitées par des failles numériques ;

les familles exposées à des pressions économiques accrues ;

les territoires laissés sans dispositifs de protection ;

Les citoyens obligés de se défendre seuls face à des structures défaillantes.


Ces situations entraînent un effet cumulatif :


La population perd confiance dans la capacité des institutions à assurer leur rôle, ce que les armées qualifient de perte de « force morale collective ».


Cet affaiblissement moral, institutionnel et social crée une situation propice à la pénétration de menaces hybrides, car la population se trouve désorientée, isolée, et privée de relais fiables.


3. 2017–2025 : constat d’une dérive institutionnelle


Entre 1984 et aujourd’hui, plusieurs phénomènes ont été observés et documentés sur ce site :


Infiltration du secteur du dépannage par des réseaux structurés ;


Utilisation de la cybercriminalité pour altérer la concurrence et manipuler le marché ;


Absence de réaction des collectivités territoriales malgré des alertes précises ;

Mécanismes de contrôle devenus inopérants ou détournés de leur finalité ;


Exposition croissante des habitants à des pratiques illicites ;


Impossibilité de recours réelle pour une grande partie de la population.


Les alertes transmises aux élus, aux services publics et aux autorités compétentes avaient une finalité claire :


Prévenir une dégradation du territoire et protéger la population.


L’absence de réponse a produit l’effet inverse.


Le silence institutionnel permet encore aujourd'hui :


La normalisation des pratiques illégales,

la consolidation des réseaux frauduleux,

la perte de confiance des citoyens,

l’affaiblissement du tissu économique local.


Cette situation constitue une défaillance institutionnelle majeure, précisément parce qu’elle crée les conditions dans lesquelles les menaces hybrides prospèrent.


Ce n’est pas un simple manque de coordination : c’est une erreur stratégique qui a exposé un territoire entier à une déstabilisation silencieuse mais durable.


5. La reddition de comptes démocratique : un impératif républicain


Dans tout système démocratique, la légitimité des élus repose sur un principe fondamental : la reddition de comptes.


Ce principe ne désigne pas seulement l’obligation de présenter un bilan ;


il implique la capacité d’expliquer les décisions prises, les actions menées, et les omissions commises lorsqu’un territoire fait face à des risques identifiés.


Dans un contexte de menaces hybrides, cette exigence prend une importance accrue.
Les représentants locaux, territoriaux et nationaux doivent pouvoir démontrer qu’ils ont :


  • entendu les alertes,
  • analysé les risques,
  • mobilisé les services compétents,
  • coopéré avec les citoyens signalants,
  • et mis en place des mesures de protection adaptées.


À l’inverse, l’absence de réaction, l’inertie ou le refus systématique d’examiner les signalements constituent des manquements graves.


Ils fragilisent la confiance publique, affaiblissent la résilience collective et ouvrent des brèches exploitables par des acteurs malveillants.


La reddition de comptes n’est pas une formalité administrative :


c’est un mécanisme de défense démocratique.


6. Le rôle des citoyens face aux menaces hybrides


Les menaces hybrides ne visent pas seulement les institutions ; elles visent la cohésion nationale.


Dans ce contexte, le citoyen joue un rôle essentiel.


Non pas en se substituant aux autorités, mais en
contribuant à la vigilance collective.


Cela implique :


  • signaler les dérives,
  • documenter les dysfonctionnements,
  • exiger la transparence,
  • participer à la vie civique et associative,
  • maintenir un lien actif avec les institutions,
  • refuser la normalisation des pratiques frauduleuses.


La doctrine de défense française s’appuie sur une idée simple :


La sécurité nationale est l’affaire de tous, pas seulement de l’État.


Une population informée, structurée, capable de reconnaître les tentatives d’influence ou de désorganisation, réduit considérablement la surface d’attaque des menaces hybrides.


À l’inverse, une population isolée, fragmentée ou découragée devient vulnérable.


Dans ce cadre, le rôle du citoyen lanceur d’alerte est central.


Il fait remonter des signaux faibles que les institutions ne voient pas toujours.


Et lorsqu’il est ignoré, c’est la collectivité qui perd une source de protection précieuse.


7. Mon positionnement depuis 2017 : une démarche civique, constante et documentée


Depuis 2017, j’ai agi selon un principe simple :


Signaler ce qui dysfonctionne lorsqu’un territoire est exposé.


Non pas par intérêt personnel, mais par devoir civique, et pour préserver un environnement sain pour l’ensemble de la population artisans, consommateurs, familles, professionnels du territoire.


Ma démarche s’est structurée autour de trois axes :


  1. La documentation des dérives
    J’ai collecté, analysé et transmis des éléments factuels : pratiques frauduleuses, manipulations numériques, pressions économiques, défaillances institutionnelles.
  2. La collaboration avec les institutions
    J’ai sollicité élus, services territoriaux, administrations, autorités de contrôle, dans un objectif de coopération et de prévention.
  3. La constance et la transparence
    Pendant huit ans, j’ai maintenu cette démarche malgré les silences, les refus, et l’absence de prise en compte.
    Mon objectif est resté le même :
    protéger un territoire, défendre l’intérêt général et prévenir les risques collectifs.


Cette position n’est pas militante.
Elle n’est pas partisane.
Elle n’est pas idéologique.


Elle relève simplement de ce qu’un citoyen responsable peut et doit faire lorsqu’il identifie des risques majeurs pour la population.


En ce sens, ma démarche s’inscrit dans la logique même évoquée par nos autorités militaires :


Une nation ne tient dans l’épreuve que si chaque acteur, institutionnel ou civil, assume sa part de responsabilité.